Addictions chez les jeunes : ce que vous devez savoir, pour mieux prévenir et agir
Addictions chez les jeunes
C’est à l’adolescence que se vivent les premières expériences en matière de tabac, d’alcool, mais aussi de substances illicites comme le cannabis… De l’usage simple à la dépendance, comment reconnaître les types de comportements, quand s’inquiéter pour ses ados ? Tégo décrypte l’addiction chez les jeunes, pour mieux vous aider à la prévenir.
1 - L’enjeu : substances psychoactives (alcool, tabac, drogues douces/dures), licites ou illicites… de quoi parle-t-on ?
Une substance psychoactive agit sur le cerveau, elle modifie les sensations, le comportement, et provoque différents effets sur le corps. Pour tout parent, parler d’une “addiction” chez les adolescents équivaut souvent à craindre la consommation de drogues “dures” (cocaïne, héroïne, drogues hallucinogènes). Or, chez les jeunes, la découverte de substances psychoactives (licites ou illicites) débute généralement en France par d’autres produits :
- L’alcool est la 1ère substance psychoactive licite, en termes d’usage occasionnel et de précocité d’expérimentation ;
- Le tabac est le 1er produit psychoactif licite à être consommé de manière quotidienne à l’adolescence ;
- Le cannabis est le 1er produit psychoactif illicite consommé à l’adolescence ;
Pris de manière anarchique, certains médicaments (anxiolytiques, somnifères, antidépresseurs) peuvent aussi être assimilés à des “drogues”. Sans oublier les boissons énergisantes : associées à l’alcool, elles sont un véritable “boulevard” vers une dépendance alcoolique ultérieure.
2 - L’objectif : bien comprendre les types de comportements et de pratiques de consommation
- L’usage simple : ponctuelle ou régulière, la consommation occasionnelle n’a, a priori, aucune conséquence sur la santé, les relations avec les autres.
- L’usage à risque : la consommation en quantité de produits licites ou illicites peut potentiellement avoir des conséquences sur la santé, les relations sociales, etc.
- La consommation abusive : le mode d’utilisation du produit a des impacts négatifs au niveau social, interpersonnel, psycho-affectif (incapacité d’aller à l’école, problèmes judiciaires, etc.)
- La dépendance : la consommation addictive du produit devient un besoin irrépressible, sans moyen de la moduler, et des symptômes de manque (psychique ou physique) apparaissent.
Phénomène répandu chez les jeunes, le “Binge Drinking” (ou beuverie express) consiste à consommer rapidement une grande quantité d’alcool, souvent mélangée à des boissons énergisantes. Le but : être rapidement saoul. Un mode d’alcoolisation dangereux, à court terme (coma éthylique, accidents de la route, violences, rapports sexuels non désirés/non protégés) comme à long terme (pertes de mémoire, déficits neurocognitifs, risque plus grand de consommer des drogues dures).
3 - En pratique : vous êtes inquiet-iète pour votre ado, que pouvez-vous faire ?
Le glissement d’un usage occasionnel, expérimental, vers une consommation abusive, voire vers la dépendance, dépend d’un ensemble de facteurs qui peuvent être à la fois psychologiques, socio-économiques, familiaux.
Dès lors, argumenter sur les risques occasionnés à long terme par la consommation de ces produits a peu d’impact sur nos adolescents. Tout comme les discours moralisateurs, stigmatisants ou autoritaires. D’où l’intérêt de privilégier plutôt la prévention :
- Maintenez un climat familial favorable : répondez à toutes ses questions, informez-le sur les produits qu’il consomme, soyez au courant de ses activités, de ses fréquentations.
- Ne banalisez pas les signes d’une éventuelle souffrance psychique : repli sur soi, démotivation, échec scolaire, désintérêt pour les activités sportives, culturelles et sociales, trouble alimentaire… cachent peut-être plus qu’une simple “crise d’ado”.
- Soyez alerté par la répétition de comportements à risque : conduite en état d’ivresse, alcoolisation massive, etc.
Le conseil de l’expert
Parce qu’elles modifient les perceptions, l’humeur et le comportement, les substances psychoactives attirent les adolescents. En les consommant, les jeunes sont en quête de plaisir et de désinhibition (effet euphorisant), ils cherchent à soulager leurs tensions internes (effet anxiolytique), à affirmer leur identité au sein d’un groupe, voire à être plus performants (effet anti-fatigue de la cocaïne).
Chiffre clé
Selon l’OFDT (Observatoire Français des drogues et Toxicomanes), en 2017, 0,7% des adolescents de 17 ans avaient expérimenté la consommation d’héroïne, 2,7% de cocaïne.
- Objectif Santé