Formateur militaire et sportif passionné : Cheick-André Yacé

Cheick-André Yacé est chef au 1er Régiment Étranger de Cavalerie. Il s'occupe de la formation des jeunes recrues, de la préparation aux départs en stages, de la préparation physique des soldats… mais pas seulement ! C’est aussi un grand sportif, triathlète et père de famille.

Quelle est la place du sport dans votre vie ?

Le sport a toujours occupé une très grande place dans mon quotidien. Dès le collège, j’ai participé à des compétitions d’athlétisme, dans des lycées français à l’étranger. Le rythme était tellement intense que mes parents ont dû instaurer des limites ; ils m’ont demandé de me préoccuper davantage de mes études, avec un arrêt total du sport… Après deux années dans le civil, j’ai choisi de m’engager et donc de reprendre le sport, notamment la course à pied, mon sport de prédilection.

Quels sont les sports que vous pratiquez actuellement ?

Aujourd'hui, le sport est bien plus qu’un simple plaisir, c’est une activité que je pratique de manière professionnelle, sans l’être ! Je fais quotidiennement beaucoup de sport, de fitness pour être en mesure de continuer à montrer l’exemple à nos stagiaires et aux personnes conformes. Nous avons un crédo au centre de formation qui est de “commander par l’exemple”. Ce que nous leur demandons de faire physiquement, nous devons aussi être capables de le réaliser. À côté de la course, de la nage et du vélo, je fais beaucoup de fitness et de renforcement musculaire pour rester au niveau. Les semaines sont donc très denses. Je ne suis pas (pas encore ?) un détaché à l’armée ; j’ai conservé mon poste à côté de ma pratique sportive intense.

Avec tout cela, comment composez-vous votre emploi du temps de sportif ? 

J’organise ma semaine pour réussir à combiner au mieux mon travail et mes entraînements. Je pars de chez moi à vélo et réalise chaque jour 20 km de route jusqu’au régiment. Je fais ensuite de la course à pied après le rassemblement, puis une nouvelle sortie vélo si c’est prévu sur la pause de midi et je retourne chez moi à la fin de la journée de la même manière. C’est pour moi une très grande chance que le sport fasse partie de mon travail. Je profite également de toutes les sorties de course à pied ou de natation réalisées avec les stagiaires. Je m'astreins à deux séances de sport par jour, sans compter mon aller-retour à vélo, auxquelles s’ajoutent deux séances de renforcement musculaire par semaine.

Pourriez-vous nous parler de votre rôle de coach et d'accompagnant ?

Mon rôle de coach et d’instructeur est très important à mes yeux. Nous avons un impact très important sur les recrues que nous entraînons. Il ne s’agit pas juste d’apprendre à une personne à courir ou à bien évoluer physiquement, le coaching est la transmission d’un état d’esprit. Le goût de l’effort, de la progression, du dépassement de soi… Tout cela s’applique autant à nous, instructeurs, qu’aux stagiaires. Je suis également encadrant en athlétisme pour les enfants des cadres et collègues le mercredi après-midi et le samedi matin. Ce sont les mêmes valeurs qui me portent et que j’essaie d’inculquer à mes petits élèves. Le sport est une passion qui me fait vibrer et j’ai la chance de pouvoir transmettre cet amour du sport à d’autres afin qu’ils s’épanouissent, quel que soit leur âge. C’est une grande responsabilité aussi, avec des remises en question permanentes et un don de soi. Aider une personne à atteindre le chrono qu’elle s’est fixé procure une immense satisfaction à l’entraîneur comme au coureur, un beau travail d’équipe. Le sport est un partage et un jeu d’échanges permanents.

On peut voir sur vos publications des réseaux sociaux que vous pratiquez le sport en famille, qu'est-ce que cela vous apporte ?

J’ai la chance de pratiquer le sport avec mes proches ! Ma fille court beaucoup et nage aussi. C’est un domaine qui nous rassemble, gainage, renforcement, toutes ces petites séances créent de beaux moments de complicité. Ma compagne est aussi une grande sportive, cela nous permet certainement de mieux comprendre les besoins de l’autre, en termes d’entraînements et de sorties. Autre particularité, en famille, la performance a son importance mais c’est surtout le plaisir de réaliser une activité ensemble qui prime.

Comment le sponsoring fonctionne-t-il et à quoi sert-il ?

Depuis 3 ans, je suis sponsorisé par la marque Asics, au sein de la communauté nommée “les FrontRunner”. Ils nous fournissent, à mes collaborateurs et à moi-même, de nombreux équipements pour la course en échange du partage de notre vision du sport (vie sportive, progrès, cohabitation vie pro/perso)... L’idée, c’est de mettre en lumière la place du sport et du mouvement dans notre quotidien, à travers des apparitions et des publications sur les réseaux sociaux. L’association Tégo est mon second sponsor, tout aussi important, qui s’occupait du régiment complet avant de me soutenir personnellement. Grâce à elle, je peux financer mes trajets, mes inscriptions aux compétitions, me concentrer sur les entraînements et les performances, en oubliant toute la logistique financière. Cette année, l’association Tégo va m’aider à payer mon nouveau vélo de compétition. C’est un vrai cadeau car ce type de matériel est très onéreux, à l’achat comme en entretien. Porter les couleurs de l’association Tégo est aussi une manière de leur dire “merci”, merci pour tout ce que vous faites déjà en matière de protection pour vos adhérents et merci d’aider des personnes à réaliser leurs objectifs sportifs. Ces deux sponsors sont de précieux alliés du quotidien qui me permettent de m’entraîner dans les meilleures conditions, deux entités porteuses des valeurs qui me sont chères.

Quels sont vos projets pour les prochains mois ?

Pour l’horizon 2027, je souhaite aller chercher un titre national, une fois passé dans la catégorie Vétéran 1 (40 ans) en triathlon. À plus court terme, la saison du duathlon a commencé et je travaille pour gagner des points pour mon club Aubagne Triathlon avec la ligue PACA de triathlon. Je souhaite ensuite être sur le podium lors du triathlon du Royal Étranger, organisé par mon régiment, puis être dans le top 30 des championnats de France militaires de triathlon le 25 mai prochain. Les championnats D3 de triathlon commenceront aussi au mois de juin tandis que la saison des semi-marathons démarrera dès la rentrée 2024, avec le semi de la Légion étrangère en octobre et les championnats de France militaires de course sur route qui auront lieu le 13 octobre. De beaux projets en perspective ! Au milieu de tout ça, cerise sur le gâteau, le dimanche 10 juillet 2024, je serai “pacer” (lièvre) officiel sur le Marathon pour Tous des JO 2024. Je devrai mener mon groupe sur la ligne d’arrivée en 3 h 15 sur le parcours du marathon olympique qui aura lieu le lendemain de l’épreuve officielle. Un superbe challenge qui découle d’un partenariat avec Asics et Team Orange Running. Enfin, côté professionnel, je suis sur liste d’attente, après avoir obtenu cette année le concours d’ODS (officiers des domaines de spécialités). Je serai donc peut-être appelé à entrer en école d’officiers jusqu’en septembre ; si ce n’est pas le cas, je retenterai ma chance l’année suivante. Une année pleine de surprises que j’ai hâte de découvrir et de vivre.