Arnaud Grandjean, athlète paralympique

En route vers les jeux paralympiques

A.Grandjean course

Arnaud Grandjean est à la fois ingénieur chef de projet et athlète de haut niveau. Atteint depuis sa naissance d’une déficience visuelle congénitale, il pratique le sport accompagné et compte bien se qualifier pour les Jeux de Paris 2024.

Les dates clés de la vie d'Arnaud Grandjean

  • 1986 : Arnaud naît le 27 mai à Soissons (Aisne)
  • 2013 : Découverte du paratriathlon et première course en mai
  • 2019 : Première victoire avec Toumy Degham à Devonport (Tasmanie)
  • 2020 : Début du sponsoring par l’Association Tégo
A.Grandjean course
A.Grandjean course

Comment êtes-vous devenu un sportif de haut niveau ? 

Le sport a été pour moi un exutoire dès mon plus jeune âge pour pallier mon handicap. J’ai toujours cherché à aller courir, pratiquer du sport en extérieur; j’ai débuté le rugby lorsque j’avais 8 ans et je me suis ensuite doucement intéressé à la course puis à tous les sports possibles en duo.


Je souffre en effet d’une maladie héréditaire qui se traduit par une acuité visuelle faible, de l’ordre d’1/10 à 1/20 à chaque œil. Malgré ce handicap, mes parents nous ont toujours poussés, mon frère aîné atteint de la même déficience et moi, à nous dépasser. Selon eux, notre différence innée faisait partie de nous et ne nous rendait absolument pas plus faibles, au contraire. 
 

Quels sports pratiquez-vous actuellement ? 

Je fais essentiellement de la course à pied. Je prépare des marathons et me donne pour objectif une qualification aux Jeux Paralympiques de Paris 2024 dans la catégorie T12. Cette catégorie handisport permet aux coureurs malvoyants de s’associer à un guide afin de réaliser une distance marathon en duo. 


Je considère le sport comme une manière de se réaliser, de s’oxygéner et d’équilibrer son quotidien, en complément avec le travail et la famille. Chaque projet sportif est l’occasion de belles rencontres et de sensations très fortes.
 

Comment vous préparez-vous physiquement à votre objectif ? 

La préparation physique est vraiment quotidienne. Le marathon est une épreuve d’endurance qui sollicite l’ensemble des muscles du corps. Je réalise donc des exercices de musculation chaque semaine et m’entraîne également grâce au paratriathlon avec mon guide (soit 750 mètres de nage, 20 km de vélo et 5 km de course à pied). Je faisais aussi avant davantage de courses cyclistes en tandem, du paracyclisme, sur route et sur piste.

Au regard de votre handicap, quelles sont les spécificités des sports que vous pratiquez  ? 

Globalement, je pratique des sports guidés car j’ai besoin qu’un athlète valide m’accompagne pour participer aux compétitions. Pendant un marathon par exemple, le guide me permet d’assurer un ravitaillement plus efficace que si je le faisais seul. Il m’aide à mieux gérer mon effort en anticipant les difficultés (marques au sol, pancartes, etc.) pour mieux appréhender le parcours. Je pratique le sport accompagné aux côtés du brigadier-chef Toumy Degham, triathlète de haut niveau.

Pourriez-vous nous parler du paratriathlon en duo  ? 

Le paratriathlon est un sport de duo méconnu et pourtant extrêmement puissant. L’aspect “sport d’équipe” prend tout son sens dans une épreuve dont on souligne justement l’aspect individuel. Pendant la partie de nage, je suis attaché à un athlète valide pendant les 750 mètres ; pour la partie vélo, nous pédalons sur un tandem et en course à pied un lien est fixé à la taille ou à la main en fonction de nos choix. Les deux sportifs sont ainsi en symbiose et échangent tout au long du parcours. 

A.Grandjean course
Le palmarès d'Arnaud Grandjean

 

Paratriathlon et paraduathlon 
 
  • 5 fois champion de France de paratriathlon (de 2014 à 2018)
  • 7 victoires sur manche de Coupe du monde
  • 3e des Championnats d’Europe de paratriathlon en 2016
  • Champion du monde de paraduathlon en 2014
  • Champion d’Europe de paraduathlon en 2015 et 2016

 

En course à pied

 

  • Meilleure performance sur marathon 2 h 41 min 52s
  • Arnaud vise entre 2 h 30 et 2 h 35 pour tenter de se qualifier aux Jeux paralympiques de Paris 2024.
     

Quel soutien l’association Tégo vous apporte-elle dans votre pratique sportive  ? 

L’association Tégo, notre sponsor principal, nous accompagne Toumy Degham et moi dans notre projet de marathon pour les prochains Jeux paralympiques français. C’était déjà l’un de nos soutiens majeurs lorsque nous faisions ensemble du paratriathlon. Cela nous a permis de financer nos déplacements, de payer nos entraîneurs, d’acheter du matériel sportif (équipements de vélo, combinaisons de natation, etc.) afin de mieux progresser ensemble.

Quels sont vos projets pour les prochains mois  ? 

Notre principal projet est bien sûr pour le moment la qualification aux Jeux de Paris 2024. Pour cela nous devrons réaliser la meilleure performance possible lors du marathon de Londres qui aura lieu le 21 avril 2024. Nous avons déjà établi une préparation spécifique pour cette échéance avec notre entraîneur : des entraînements plus intenses et la participation à une compétition par mois sont désormais au programme !