Reconstruire sa vie après une blessure

Qu’entend-on par “reconstruction” après une blessure ?

Une blessure, qu’elle soit survenue en service ou hors service, qu’elle soit physique ou psychologique, bouleverse l’existence. Elle agit comme une fracture de vie, qui oblige à redessiner son quotidien et à revoir ses repères. La reconstruction ne signifie pas effacer ce qui est arrivé, ni revenir à l’état d’avant blessure. Elle consiste plutôt à trouver une stabilité nouvelle, parfois fragile, mais qui permet d’avancer. 

Cela suppose de réapprendre à habiter son corps, de composer avec les cicatrices visibles ou invisibles, mais aussi d’accepter que les projets professionnels et familiaux doivent être repensés. La blessure touche ainsi toutes les dimensions de l’existence : la santé, le moral, les relations avec les proches, la carrière. Se reconstruire, c’est finalement apprendre à vivre autrement, tout en restant soi.

Un parcours en plusieurs étapes, jamais linéaire

Le chemin de la reconstruction avance rarement en ligne droite. Pour Thibaut Foray, blessé en janvier 2022 lors d’une OPEX, tout a commencé par un choc brutal : 

“Après deux ou trois jours de coma, je me suis réveillé et j’ai compris que j’avais perdu mes jambes. C’est violent, mais comme on est conscient avant de partir en opération que cela peut arriver, on n’est pas vraiment surpris.”

Vient ensuite le temps de la réadaptation, long et éprouvant. Le sergent Manuel Cabrita, blessé en 2017 sur une double charge IED, raconte avoir subi plus de trente opérations et passé deux ans à l’hôpital Percy : 

“Je n’ai pas seulement perdu un bras et une jambe. Mon visage aussi a été marqué, et j’ai dû composer avec de nombreuses complications internes. C’est un parcours qui demande une énergie énorme.”

La stabilisation, ensuite, alterne entre avancées et reculs. Et l’acceptation n’est pas une résignation, mais une manière de vivre avec la blessure. Comme le dit Thibaut Foray : 

« Une bonne prise en charge aide à mieux accepter l’accident. C’est un équilibre difficile, mais indispensable. » 

Pour aller plus loin, découvrez le témoignage complet de Manuel Cabrita et Thibaut Foray en vidéo : 

Le rôle du collectif dans la reconstruction

La reconstruction n’est jamais un chemin solitaire. Derrière chaque blessé, il y a une famille, des camarades, une communauté entière qui l'accompagne. Manuel Cabrita l’exprime avec simplicité : 

“Quand on est militaire, on sait que le risque existe. On se protège en parlant avec la famille, avec nos supérieurs, mais aussi grâce aux associations et à la prévoyance. C’est ce qui permet de tenir.” 

La force du collectif réside dans cette solidarité qui dépasse l’individu. Les proches rassurent, la communauté militaire reste un repère, et les associations viennent compléter ce maillage avec un accompagnement concret. Tégo, en particulier, joue un rôle pivot  : écouter, relier, coordonner. Elle permet à chacun de trouver le bon interlocuteur au bon moment, sans rester seul face à des démarches ou à un quotidien bouleversé. 

Les premiers dispositifs à activer après une blessure

Se reconstruire demande du temps, mais aussi de pouvoir s’appuyer rapidement sur les bons relais. Le premier dispositif à solliciter est Écoute Défense, mis en place par le ministère des Armées. Ce service permet une détection précoce : un médecin évalue la situation lorsqu’un militaire ou son proche appelle, il peut aussi répondre aux inquiétudes des familles et orienter vers une prise en charge adaptée. 

En complément de cette première réponse institutionnelle, l’association Tégo propose un soutien psychologique. Ce dispositif offre aux adhérents et à leurs proches un espace pour partager leur expérience et pourra les orienter pour un soutien dans la durée. C’est dans cette articulation entre l’action de l’État et le rôle de Tégo que s’installe un véritable filet de sécurité. 

Mais la reconstruction touche aussi au matériel. L’un des premiers leviers, souvent invisible mais déterminant, reste la couverture assurantielle. Elle permet de prendre en compte des aspects très concrets du quotidien : adapter le logement, aménager le véhicule ou encore préserver la qualité de vie et l’autonomie en cas de handicap. Sans cette protection, l’avenir peut vite sembler incertain. 

C’est ce que souligne Thibaut Foray, blessé en 2022, pour qui la prévoyance a été un appui décisif : 

“Les capitaux que j’ai reçus m’aident dans ma vie de tous les jours. Acheter une maison de plain-pied dans le Sud-Ouest, la rendre accessible, adapter un véhicule, voyager dans de meilleures conditions. Avoir un handicap aujourd’hui, ça coûte cher. Sans ce soutien, ce serait très compliqué.” 

De son côté, Manuel Cabrita rappelle combien la prévoyance a été déterminante dans son parcours : 

“À titre personnel, mon contrat de prévoyance est aussi important que tous les documents qu’on nous demande pour partir en mission. Sans cela, honnêtement, je ne sais pas comment j’aurais fait.”

Ces témoignages montrent que la reconstruction est faite de soins, d’accompagnement psychologique, mais aussi de réponses concrètes aux besoins du quotidien. Tégo s’inscrit dans cette logique : apporter des relais, orienter, encourager les initiatives collectives pour que chacun puisse retrouver une place et une stabilité.

Poursuivre son parcours de reconstruction

Une blessure grave, qu’il s’agisse d’une amputation, d’un polytraumatisme ou d’une atteinte psychologique profonde, transforme la vie du blessé et de ses proches. Le parcours est long et demande de mobiliser plusieurs types d’aides : soins médicaux, soutien psychologique, adaptation du logement ou du véhicule, accompagnement administratif et financier. 

Dans ce chemin complexe, chaque dispositif compte. Tégo fait partie de ces soutiens, en apportant une aide complémentaire à celle de l’institution et des associations partenaires, pour alléger le poids des démarches et soutenir les familles sur la durée. 

Contacter le service entraide Tégo